LES yeux tournés sans fin vers les splendeurs éteintes,
Nous évoquons l'effroi, l'angoisse et le tourment De tes baisers, plus doux que le miel d'hyacinthes,
Amante qui versas impérieusement, Devant l'Aphroditâ dont le furtif sourire Dépasse en cruauté les flèches de l'Erôs, L'orage et l'éclair de ta lyre, O Psapphâ de Lesbôs !
Les siècles attentifs se penchent pour entendre Les lambeaux de tes chants. Ton visage est pareil À des roses d'hiver recouvertes de cendre Et ton lit nuptial ignore le soleil. Ta chevelure ondoie au reflux des marées Comme l'algue marine et les sombres coraux, Et tes lèvres désespérées Boivent la paix des eaux.